dimanche 22 septembre 2013

Les premières impressions de la presse américaine : "Trop déprimant"


Nouvelle critique du pilote. Apparemment l'auteur n'a pas ressenti la note d'espoir que voulait faire passer JOEL WYMAN. En outre, il juge qu'il s'agit d'une dystopie quand dans l'esprit de son créateur, il s'agit simplement d'une évolution possible de notre civilisation technologique arrivée à un stade où il encore temps de faire marche arrière.

Almost Human se déroule dans un avenir pas tellement éloigné de nous. Une dystopie pseudo-tech à la criminalité rampante, avec des marchands de soupe chinoise à tous les coins de rue et pour couronner le tout, partout des robots humanoïdes qui donnent la chair de poule. S'il s'agit d'un concept sans aucun originalité pour tout fan de Ridley Scott, il faut admettre qu'on pourrait faire bien pire que ce Blader Runner : la série.

Il reste du chemin à faire, autant du côté du style que du contenu, avant qu'on puisse comparer Almost Human, un produit du Roi de tous les media confondus  J.J. Abrams et du showrunner de Fringe, J.H. Wyman, à ce chef d’œuvre vieux de 31 ans. Mais pour un début, c'est pas mal du tout. Karl Urban de Star Trek est le héros de l'histoire, un flic coriace appelé de manière très futuriste John Kennex. Une bande de mafieux vaguement anarchistes (c'est ce qui remplace aujourd'hui en SF les voitures qui volent et les vieux sages en robe de bure) a oblitéré sa patrouille lors d'une embuscade. Kennex a perdu sa jambe (on lui a mis une super jambe synthétique bien flashy que son corps s'obstine à rejeter) et avec les MX, il a même gagné une autre bonne raison de faire la gueule. Ces robots policiers rutilants et dépourvus d'affect font maintenant équipe avec les flics humains. Urban fait parfaitement l'affaire dans le rôle du flic en colère mais c'est vraiment dommage qu'il ait laissé son sens de l'humour sur l'Enterprise.


Le manque d'humour est la marque de fabrique de ce genre de série. Sans doute qu'on a banni les blagues en même temps que le twerking en 2048....  Il y a beaucoup trop de séries qui ressemblent à des copier-coller de fanfictions de Total Recall — machines à souvenir qui font saigner du nez, ADN modifié — mais on s'en fiche. La vraie raison pour laquelle il faut regarder Almost Human, c'est pour Michael Ealy en Dorian, le nouvel équipier de Kennex, seul rescapé d'une ancienne génération de MX capable de ressentir des émotions. Oui, vous allez dire rien de nouveau là non plus, on a déjà vu ça cent fois — en particulier derrière le maquillage outrancier de Data — mais jamais comme ça. Ealy est un comédien d'une sensibilité phénoménale. Son Dorian ni robot ni humain mais plutôt extraterrestre timide. C'est un peu le Clark Kent à qui on finit par demander s'il veut bien faire partie de l'équipe de foot : il a peur de montrer son jeu tout en refusant de rater le tir au but. Avoir choisi Lili Taylor pour incarner le capitaine est inspiré. Mackenzie Crook (de la série originale britannique The Office) et la presqu'humaine Minka Kelly (Friday Night Lights) complètent une excellente distribution.

Alors pourquoi est-ce que je doute ? Pour commencer, les séries de SF un peu intellos ne durent jamais bien longtemps à la télévision (on notera au passage que la série Fringe de Wyman ne fait pas exception). Ensuite, même avec le boulot génial d'Ealy, je ne suis pas persuadé d'avoir envie de découvrir un avenir aussi déprimant et encore moins d'en savoir plus.

SOURCE  :  GRANTLAND

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