Joel Wyman : "Série d'investigation, ce n'est pas un gros mot"

JOEL WYMAN n'a pas envie de refaire FRINGE mais il ne veut pas non plus décevoir ses fans. La série n'en est encore qu'à ses prémisses. Il est en train d'en forger les bases et de faire en sorte qu'elles soient solides. Ce sera certainement plus facile qu'avec sa précédente série, car il veut aller à la rencontre du grand public. Cela ne veut pas pour autant dire que toute mythologie en sera absente. Après tout, la série se déroule en 2048, et tout sera forcément différent de ce qu'on a l'habitude de voir dans une série policière.

(c) Ari Margolis @jonxproductions

"S'il y a bien quelque chose dont je suis sûr, c'est qu'il y aura de la mythologie. Parce qu'il se passe quelque chose de grave [en coulisses]. Mais d'abord, il faut que le public s'habitue à ce monde. Qu'il se dise 'Tiens, il se passe ci ou ça, pourquoi ? C'est bizarre.' Et c'est là qu'il arrive autre chose qui change la perception que vous aviez. C'est une expérience interactive pour le public en quelque sorte.

"Je veux que les gens se disent. 'Tiens, je croyais que c'était juste une série policière.' Donc, ce qu'on essaie de faire, c'est d'amener le public à se poser des questions sur ce qui se passe vraiment. Il n'est pas question de tout exposer d'un coup, mais cela permettra de se rendre compte qu'il y a plus que ce qu'on voit."

"Pour l'instant, je suis en train de réfléchir à ce que je veux vraiment faire. Quand on commence une série, il faut jongler avec beaucoup de choses, trouver ce qui fonctionne ou pas. Tout le monde n'arrête pas de dire 'C'est une série d'investigation ?' Comme si c'était un gros mot. Je comprends tout à fait. C'en est un. Si vous vous fichez des personnages pourquoi regarder ? Je comprends complètement."

"Almost Human est une série policière à 100%. Si on mettait les personnages en uniforme autour d'un brunch, sans qu'il y ait d'enquête, ce serait bizarre. Si l'idée, c'était de parler de leur vie, j'imagine que ce serait un truc comme Melrose Place. Ce n'est du tout ça. C'est du boulot parce que je veux toucher un large public."

"Je veux aussi qu'on aime la série. Mais je ne veux pas que les fans qui me suivent et aiment ce que je fais ou que j'essaie de faire se sentent délaissés. Je veux qu'ils reconnaissent que c'est moi qui l'ait écrit. Parce que je suis persuadé qu'ils attendent quelque chose de moi, qu'ils apprécient la façon dont je vois le monde, le rapport que nous avons à ce monde et mon ressenti par rapport aux relations humaines, c'est ce genre d'histoire que je veux essayer d'écrire. Il n'en reste pas moins vrai que c'est une série de prime time, que c'est une série d'action et qu'il faut qu'il y ait des enquêtes."

"Il y aura des meurtres qui seront commis mais vous vous direz 'Oh, mon dieu ! Comment ils ont fait ? Comment démasquer les coupables ?' parce que sur une scène de crime, si on trouve de l'ADN, on trouve le coupable. Sauf si cet ADN est capable de se transformer, de muter, bonne chance pour d'attraper le coupable. C'est ce genre d'enquêtes que font nos hommes. C'est super dur, mais ils se débrouillent."

"Ou un trafic de drogue par exemple. Tout le monde a vu Deux flics à Miami. Mais les drogues de 2048 n'ont plus rien à voir. Quelle drogues existeront ? Le cristal métallique [metal meth], c'est quoi ? Quel type d'addiction provoque-t-il ? Quels effets ? Rien que le fait qu'on soit dans l'avenir permet de repousser les frontières de la créativité et de l'imagination. C'est impossible de faire ça dans une autre série policière."

"J'ai pris contact avec quelqu'un qui travaille sur la robotique au M.I.T. parce qu'ils s'interrogent sur la manière dont on doit traiter un robot, par exemple, sur leur charge de travail, est-ce que ce n'est pas trop dur, des choses de ce type. Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas humain qu'on doit vous maltraiter, non ? J'avais pensé à des enquêtes mais je n'arrivais pas à m'en sortir. Je ne peux pas vous dire exactement, c'est clair, mais c'est une question morale vis à vis des Synthétiques. J'aimerais que l'épisode soit extraordinaire. Et tout de suite, j'ai pensé que j'aurais un problème avec. J'ai envie de surprendre le public, qu'il ne s'attende pas à ce que ça se finisse comme ça. J’imagine que si on met le doigt sur ce genre de problème, c'est juste la partie immergée de l'iceberg. Je me doute bien qu'il y avait des centaines de façons d'aborder le problème. Ou plutôt, je ne sais pas si je peux aller jusque là sur une grande chaîne. Parce que c'est vraiment une question difficile. "

SOURCE  :  GIVE ME MY REMOTE