mardi 4 mars 2014

La critique de Straw Man [S01E13] :


Je dois avouer que rédiger cette dernière critique de la saison est difficile. Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce qu'elle pourrait bien être la dernière. Point. C'est une perspective à laquelle je préfère éviter de réfléchir, là tout de suite. Ensuite parce que ce season finale n'a rien d'un season finale. C'est un épisode tout à fait honorable, comme d'autres de la saison mais il n'a pas le profil d'un final. Alors que je m'attendais à ce que les scénaristes fassent monter la mayonnaise pour impressionner les studios, il n'en est rien. Pas de cliffhanger de la mort qui tue, pas de révélation fracassante, pas d'enjeux, à vrai dire. Sinon le parallèle entre l'évaluation de DORIAN et celle de la série. Enfin parce que jamais il ne fait avancer la mythologie d'un iota, restant dans les clous imposés du stand alone.


STRAW MAN, écrit par deux des scénaristes de FRINGE que je préfère, Alison Shapkner et Graham Roland, est un procédural très classique. Le retour d'un tueur en série qui touche de près John Kennex coïncide avec l’évaluation administrative de Dorian.

Or, la première partie de ce dyptique tombe complètement à plat. On a plus ou moins "appris" de choses sur John, le flic bourru et torturé aux émotions à fleur de peau bien qu'il s'agisse davantage d'une liste que de découvertes à proprement parler : l'embuscade et l'inSyndicate, son ex, la mystérieuse Anna, son rejet de la technologie, ses méthodes bourrines et peu orthodoxes. En revanche, on n'avait encore jamais entendu parler de son père, Edward Kennex, un flic corrompu, tué en service. Alors que Joel Wyman avait prévu de faire apparaître Kennex sr dans le pilote (à la place de Danica dont on apprendra l'histoire dans l'épisode UNBOUND) et d'en faire un cyborg, le voilà qui débarque à la dernière heure obligeant le téléspectateur à une gymnastique intellectuelle délicate et à double salto arrière émotionnel voué à l'échec. Un dilemme qui a manifestement aussi gêné Karl Urban, affligé d'un monologue impossible à défendre. L'histoire de ce tueur en série se déroule sans encombre, et c'est presque frustrant que John parvienne à résoudre aussi facilement une enquête qui était le clou de la carrière de son papa disparu.

Mais heureusement il y a Dorian ! Car si le personnage de Kennex a été négligé pendant ces treize épisodes, ça n'a pas été le cas de celui de l'androïde à l'âme synthétique. Il était conçu pour nous renvoyer une image de l'humanité qu'on avait perdue de vue, mais le talent de Michael Ealy en a fait un des éléments vraiment attachants de la série. Sans compter qu'on ne peut pas avoir tout faux quand on arrive à dire une réplique comme "Je te demande de m'excuser d'avoir scanné tes couilles" [I apologize for scanning your balls] sans que ça paraisse forcé.

Au crédit de l'épisode, un parfait ensemble choral : la chrome de service (oui, son histoire a fini par m'intéresser), la capitaine mutique au grand cœur, les MXs, mais aussi, une enquête qui tient la route. Seul le détective Paul fait tache, car on l'a tellement déplacé sur toutes les cases de l'échiquier qu'à ce stade il pourrait tout aussi bien disparaître sans qu'on s'en aperçoive.

Et surtout, surtout, il y a ce cadre extraordinaire ! Car Almost Human a réussi quelque chose d'unique cette saison : créer un univers pertinent et crédible. Grand écart entre les chromes et les misfits, ce dernier épisode offre une version de 2048 loin d'être aussi idyllique que celle qu'annonçait Wyman l'été dernier.


PENSÉES DE DERNIÈRE MINUTE
  • New Pittsburg ? Rien dans ce qu'on a pu voir depuis le début de la série ne rappelle de près ou de loin cette partie des États-Unis.
  • La production a choisi le site historique des Britannia Shipyards de Richmond pour tourner les scènes du "labo" de GLEN DUNBAR.
  • On retrouve dans l'épisode un nouvelle tête connue des fans de FRINGE, puisque SHAUN SMYTH interprétait ANIL, le chef de la rébellion dans la dernière saison de la série.
  • La chanson de Lionel Richie [Hello] que chante DORIAN : une impro de MICHAEL EALY ! 
  • Technologie : aéropoussette, distributeur de compléments alimentaires personnalisés, divers objets holographiques...


4 commentaires:

  1. Je suis vraiment déçu par ce "season finale". Aucun enjeu pour une éventuelle deuxième saison et aucune pseudo conclusion en cas d'annulation. J'ai attendu une grosse révélation jusqu'à la dernière seconde. Elle n'est jamais arrivé. Frustré je suis !

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  2. déçu, vraiment ? je n'en attendais pas plus. au moins si la série est annulée, on n'a pas un cliffhanger qui ne tient pas debout à digérer jusqu'à la fin des temps ou pire encore, une fin à la LOST.

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  3. J'ai trouvé cet épisode plutôt bon, même très bon, mais comme vous l'avez dit, il manque quelque chose qui en fait un season final, un bon vieux cliffhanger pour nous faire baver jusqu'à la prochaine saison...s'il y en a une.
    J'ai espéré jusqu'au bout une fin aussi forte que Fringe (sans passer dans un autre univers hein ^^), comme passer de l'autre côté du mur et voir ce qu'il y a derrière !

    Et contrairement à toi Xeen, je préfère quand même un cliffhanger même si la série est annulée, qu'on voit au moins un truc de fou et pas une fin bisounours. En plus, quand il n'y a pas de suite, ça alimente les débats sur internet :)
    Et puis je suis habitué (Flashforward, SGU, ...)

    PS : J'ai aimé la fin de Lost

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  4. je pense que Wyman s'attendait à ce que FOX commande plus d'épisodes mais ça n'est jamais venu : AH n'intéresse pas TPTB. Urban n'a pas mâché ses mots à Francfort : clairement, ils étaient les oubliés de Vancouver.

    des cliffhangers de fous, j'en ai de quoi caler des armoires normandes, un peu de calme pour une fois ne me gêne pas plus que ça. il y a suffisamment de trucs laissés sans conclusion ni explications dans la série pour alimenter pas mal de débats ;)

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