mercredi 5 mars 2014

Réflexions de fin de saison


Je me souviens très bien du 25 janvier 2013. Alors que FRINGE s'était terminé une semaine plus tôt, JOEL HOWARD WYMAN annonçait que son nouveau projet, celui qu'il avait développé depuis septembre, tout en travaillant à la cinquième et ultime saison de FRINGE, était retenu par la chaîne FOX. À ce stade, il n'avait pas encore de titre. Quand le tournage du pilote débute le 18 mars de la même année, il n'en a toujours pas. Puis de HUMAN, il devient INHUMAN, avant de trouver enfin ses marques et un titre tout à fait approprié : ALMOST HUMAN.

Si la geekosphère se réjouissait de la distribution des rôles pour des raisons diverses, -- après tout un geek ultime, KARL URBAN (connu pour sa participation à (presque) tous les films de genre de cette dernière décennie : Le Seigneur des Anneaux, le reboot de Star Trek, Riddick, Doom, la renaissance de DREDD...) en faisait partie, rien n'avait préparé le public aux étincelles du duo de tête. L'alchimie entre les comédiens est chose fragile et avec KARL URBAN et MICHAEL EALY, BAD ROBOT avait trouvé sans le savoir un tandem qui allait marquer les annales de la télévision. Leur dynamique, d'autant plus extraordinaire qu'elle était inattendue, est sans conteste ce qui a fait revenir devant leur poste une poignée de téléspectateurs fidèles en dépit des avanies subies par la série. Je ne reviendrais pas dessus.

Treize épisodes plus tard, sans qu'on ait eu de réponses à aucune des questions posées dans le pilote, le sort de la série reste suspendu aux résultats NIELSEN, et entre les mains des décideurs de la FOX et de WARNER BROS. Comme dans le cas de FRINGE, la série a une chance si WARNER BROS accepte de revoir ses prétentions financières à la baisse. La FOX a parfaitement le droit d'attendre le tout dernier moment (les UPFRONTS de la mi-mai) avant de donner son verdict.


Le public risque une fois de plus de payer les frais de la politique de la FOX : éviter de produire une série feuilletonnante pour fidéliser un public dont le mode de visionnage a pourtant drastiquement changé ces dernières années. WYMAN a fait tout ce qu'il pouvait pour qu'ALMOST HUMAN réponde au cahier des charges imposé, au détriment de la mythologie. Et il risque maintenant d'en payer le prix.

En effet, trop de questions restent sans réponses : l'inSyndicate et l'implication d'Anna, l'ex de KENNEX, sans oublier la taupe qui infiltre la police, le mystère des DRNs et de DORIAN pollué par des pensées "organiques", le Mur (!), le rôle de NIGEL VAUGHN et de RUDY LOM, et j'en passe. Il faut que toutes ces miettes que les scénaristes ont jeté en pâture aux téléspectateurs trouvent leur résolution ailleurs que dans les fanfictions, quelque soit le talent de leurs auteurs ! Tout est en place pour une nouvelle saison dans laquelle on verrait enfin fonctionner ensemble tous les personnages au profit d'une histoire à suivre, débarrassée d'hommages futiles à des œuvres iconiques (Blade Runner, Die Hard).

Nous, le public, les fans, nous sommes en droit d'attendre une suite. Dans un monde vérolé par les reality show et le sensationnalisme, cette œuvre intimiste qui s'interroge sur l'Homme et son devenir doit continuer. Car le plus réussi, c'est évidemment le tricotage minutieux des relations multiformes de la série, une spécialité de WYMAN, magnifié par des comédiens au mieux de leur forme.

Alors, oui, j'en suis convaincue, ALMOST HUMAN aura une deuxième saison, parce que la FOX lui doit bien ça et parce qu'elle le mérite.



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