Bien que la chaîne ait décidé de ne pas programmer les épisodes dans leur ordre de production [lire], force est de constater qu'ARRHYTHMIA, dont on doit le scénario à une autre ancienne de Fringe, Alison Schapker, se rapproche manifestement plus de la vision qu'avait au départ de la série son créateur, J.H. Wyman. Certes, c'est toujours une série policière procédurale, faisant donc de cet épisode un stand-alone, mais la mythologie y est autrement plus riche que celle à laquelle nous avons eu droit dans les épisodes intermédiaires, -qu'on aurait dû voir à la suite de celui-ci. En tout cas, avoir repoussé l'épisode en sixième position a permis à développer suffisamment le personnage pour qu'on comprenne mieux la différence avec le deuxième DRN. Cette ultra-simplification est-elle la raison du départ précipité du co-producteur Naren Shankar ? On ne le saura probablement jamais.
Cette semaine, nous voilà partis pour une incursion aux urgences après une crise cardiaque plus que suspecte puisque sa victime en connaissait l'heure précise. Rien à voir avec la célèbre série des années 90. D'abord, on n'y voit pas George Clooney. Près de la machine à café se tient un hologramme médical en berne, heureusement secondé par une multitude de petites mains bien réelles capables de rebooter le logiciel.
Lancés sur la piste d'un marché noir de cœurs artificiels, nos deux héros ont enfin sous la main une enquête à la mesure des ambitions de la série. Plus excitant encore, la présence d'un deuxième DRN, interprété également par Michael ealy. Le comédien parvient à créer deux personnages très différents avec beaucoup de subtilité. Les ronchons regretteront que le DRN-494 ne reste au final qu'une occasion manquée d'explorer les lois de la robotique et la législation sur les androïdes. On n'apprend pas grand chose non plus sur le DRN, sinon qu'on a créé ce modèle pour qu'il serve dans la police avant qu'on ne le remplace par le MX. Mais ces mêmes ronchons ne pourront pas nier que la technologie en général s'intègre de façon très organique à l'épisode (si le coup du porte-monnaie dans la chaussette reste très moyen, il est largement rattrapé par le reste).
Schapkner aborde en diagonale les raisons qui ont rendu les autorités frileuses et les ont finalement décidées à abandonner le test Luger pour mettre tous les DRNs au rencart. Ce qui l'intéresse, c'est de montrer les limites de Dorian : quoiqu'il fasse, il n'en demeure pas moins un androïde. On se doute que ce ne sont pas uniquement les améliorations de Rudy Lom qui ont permis à Dorian d'évoluer. En récupérant sa mémoire (et les dossiers de toutes ses enquêtes), il ne repart pas de zéro. C'est un joli clin d’œil d'apprendre que John Kennex tient dans son "cœur" une place particulière alors que l'épisode ne se noit pas pour une fois dans le sous-entendu sexuel.
Une parenthèse. Arrêtez de nous vendre le couple Kennex/Stahl qui ne fonctionne vraiment pas ! Il y a plus de tension entre un cintre et un pot de fleurs qu'entre les deux personnages...
Autre volet passionnant de l'épisode, celui où l'application de la loi, au lieu de protéger l'innocent, le condamne à mort. Problèmes de morale, d'éthique et de déontologie se conjuguent. Quelque soit le succès de Maldonado et de ses hommes, elle ne peut pas gagner. Qu'elle réussisse à appréhender les escrocs ou qu'elle échoue, les greffés meurent. Idem pour ceux en attente de greffe. La solution apportée par Vastrel ressemble bien à ce qui se produirait aujourd'hui, preuve que tout change mais reste pareil (et vu l'état du système de santé que l'ObamaCare n'a pas rencontré le succès escompté).
Comme dans les épisodes précédents, c'est à Dorian que revient le rôle d'apporter la touche d'émotion bienvenue, avec en bémol, le sort du DRN rencontré à l'hôpital, condamné à perdre ses ambitions et sa mémoire (jusqu'à ce qu'un autre Kennex le réveille ?). Malheureusement, quarante minutes ne suffisent pas pour développer un sujet aussi vaste comme le prouve une fin assez consensuelle et optimiste. En outre, la série continue d'hésiter entre le format cop show et quelque chose de plus sérialisé sans vraiment trouver ses marques. Pourtant une enquête plus consistante permet à la série de terminer sur une bonne note (que ne reflète hélas pas son audience) cette année 2013 puisqu'Almost Human ne reviendra que le 6 janvier prochain.
ARRIÈRE-PENSÉES DE DERNIÈRE MINUTE
- Pourquoi les scénaristes m'y ont-ils fait pensé ? Depuis l'épisode de la semaine dernière, difficile de regarder les terrifiants MX-43 sans avoir une autre image en tête. Surtout quand ils se font ratatiner !
- Vu le contexte médical, je rappellerais JOHN DORIAN dit J.D., le personnage de SCRUBS (interprété par ZACH BRAFF) parce qu'il n'existe pas de coïncidence.
- ROBERT PICARDO interprétait un hologramme médical d'urgence dans la série STAR TREK: VOYAGER.
- JOHN KENNEX écoute DAFT PUNK (Robot Rock) dans la voiture de patrouille. On entend aussi THE CARS (Moving in Stereo).
- Un des personnages s'appelle HENRY MILLS : c'est aussi le nom du fils d'EMMA dans la série ONCE UPON A TIME.
- Rien que pour l’œil qui tombe dans le café, je reviens l'année prochaine !
- On mentionne encore le Mur dans l'épisode.
- On parlait aussi de cœur dans deux épisodes produits par BAD ROBOT : FRINGE [Il était une fois (Brown Betty) et FELICITY [À cœur ouvert - Help for the Lovelorn].
- On a implanté pour la première fois au monde sur l'homme un cœur entièrement artificiel de la société CARLAT mis au point par le professeur Alain Carpentier le mercredi 18 décembre 2013. L'intervention a été réalisée par l'équipe de l'Hôpital européen Georges-Pompidou de Paris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire