LILI TAYLOR, qui interprète le capitaine MALDONADO a des idées bien arrêtées sur son métier de comédienne et sur son rôle dans la série. JOEL WYMAN n'avait pas écrit MALDONADO pour une femme mais TAYLOR est parfaitement à l'aise en meneuse d'hommes. En revanche, elle ne connait rien à la science fiction. Elle fait confiance à WYMAN qui sait ce qu'il fait. Et contrairement à la rumeur, elle veut que tout le monde sache que son personnage n'est pas destiné à devenir le méchant de l'histoire.
Maldonado ne l'a jamais été. Quand j'en ai parlé rapidement avec Joel, il ne m'a rien dit dans ce sens. Je ne voulais pas jouer ce type de rôle à moins d'aller jusqu'au bout, s'il s'avère que c'est un robot, par exemple. Devenir la salope de service qui œuvre dans l'ombre, non merci. Mon problème, c'est que je ne suis pas très à l'aise à la télévision parce que j'aime bien tout savoir à l'avance quand je joue un rôle. La télévision ressemble davantage à ce qui se passe dans la vie. On apprend au fur et à mesure. La question n'est plus de savoir si on est capable de jouer le rôle. Je sais que Joel ne va pas me prendre par surprise. Il me tient au courant de ce qu'il écrit, --enfin pas toujours, et là ça devient difficile pour moi. Mais je comprends. J'aurais sans doute joué autrement si j'avais su à l'avance que j'allais devenir une psychopathe. C'est la télé ! Je découvre en même temps que les scénaristes et je sais que ce que je fais affecte aussi leur travail. Il existe une espèce de réciprocité qui me fait penser au théâtre.Cependant, TAYLOR est consciente des limites de son personnage, --au moins cette année puisqu'elle se projette déjà dans la perspective d'une suite.
Je comprends qu'on n'ait pas beaucoup vu Maldonado jusqu'à présent. La première saison, pour une série, c'est toujours un peu fou. Et puis, c'était plus important d'établir une base solide avec les deux personnages principaux. Si on veut que ça fonctionne, c'est primordial. Mais Joel tient compte du fait que je suis une femme et que c'est moi qui joue le rôle.Après avoir passé deux semaines à tourner le pilote au printemps dernier, elle craignait surtout que la qualité ne soit plus au rendez-vous quand les contraintes budgétaires allaient réduire le temps de tournage. Quand elle s'est rendue compte que la qualité n'était pas impactée, elle s'est lancée à fond.
Maldonado ne materne pas Kennex, c'est plutôt une grande sœur. Enfin, c'est comme ça que je le vois. Il peut arriver que j'ai des réactions plus maternelles, mais je n'aime pas trop jouer le rôle de la mère. Je ne trouve pas cette dynamique intéressante, c'est plus restrictif, ça m'ennuie.
Je ne suis pas le genre d'actrice qui dit 'je veux jouer ci ou ça'. Je ne fais jamais ça, je n'ai plus dix ans. Être acteur, c'est un métier, ce n'est pas seulement jouer ce qu'on veut. Il y a des choses plus importantes. Je n'ai pas à faire subir mes fantasmes aux autres. Je peux faire partager une démo où je joue un flic à des amis acteurs, mais ça s'arrête là. Je ne pourrais pas pas dire pourquoi, cet archétype du flic qui existe depuis des lustres, ça me parle. Dans le monde entier, on raconte des histoires de flics. Je ne suis pas très à l'aise par rapport à la police, donc je trouve ça drôle d'avoir envie de jouer un policier parce que je n'ai aucune idée de ce que je dois faire. J'imagine que la loi et l'ordre reste globalement un truc sympa.
Au final, jouer un flic, ça m'intéresse. Sauf qu'en tant que capitaine, je ne sors pas beaucoup. J'en ai discuté avec d'autres acteurs qui ont interprété le même type de rôle, et c'est normal. Le chef ne va pas sur le terrain. Il n'empêche qu'on essaie de me faire plaisir et de me laisser sortir de temps en temps pour que je ne devienne pas cinglée enfermée dans ce commissariat.
Notre distribution est fantastique. Les rouages sont bien huilés, tous des acteurs sont au même niveau, nous pensons tous la même chose, ça roule. Joel et JJ nous encouragent à partager des choses. Ils laissent beaucoup de champ libre aux réalisateurs aussi parce qu'ils ne veulent pas qu'on tombe dans les stéréotypes. Tout n'est pas noir et blanc. C'est étonnant pour une série qui passe sur une grande chaîne. Je n'ai de problèmes avec personne.
Que ce soit de la science fiction, ne me gêne pas tant que ça parce que j'aime les sciences. Je suis passionnée par la science du futur. Joel se documente beaucoup, sur les neurosciences en particulier. C'est quelqu'un de très optimiste. Joel n'a rien d'un nihiliste et moi non plus. La vie est déjà assez difficile comme ça sans en rajouter. L'espoir existe toujours sinon je pense que les êtres humains auraient laissé tomber. Notre monde fonctionne encore même s'il y a des trucs à la Mad Max qui me font peur. Tout ce qui est en train de se passer, le monde qui déraille et devient fou, ça me terrifie. Mais on s'adapte.
SOURCE : COLLIDER d'après l'article de Christina Radish
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