mardi 18 février 2014

La critique de Disrupt [S01E11] : les androïdes rêvent-ils de trains électriques ?


Nous nous engageons dans la dernière ligne droite puisque la première (?) saison d'ALMOST HUMAN se termine dans quinze jours.

La semaine dernière, PERCEPTION (initialement quatrième épisode) ne m'avait pas vraiment convaincue en dépit de son aspect récréatif. DISRUPT, deuxième essai non transformé de SARAH GOLDFINGER, possède malheureusement les mêmes défauts que PERCEPTION. D'où l'inanité d'avoir au final programmé ces deux épisodes à la suite. Perdu dans la masse, cette intrigue filandreuse aurait pu passer. Là, c'est un stand-alone (presque) oubliable. Or la saison est beaucoup trop courte pour qu'on puisse se permettre ce genre de diversion. Dieu merci, on échappe à la maison intelligente devenue folle. Au moins un bon point. Quelques scènes resteront même en mémoire, comme la rave party virtuelle. J'ai été prise de court. Pourtant j'avais essayé de regarder CAPRICA ;)

Vous me direz qu'on découvre quand même des aspects de Dorian jusqu'ici passés sous silence (et je ne parle pas de sa 'thermo-vision'). Quelle belle idée que celle de cet androïde qui rêve non plus de moutons mais de trains électriques et d'un enfant cloué au lit par une maladie dont on ne doute pas un instant qu'elle est terminale. Ta-ta-taaa ! Il faut bien avouer qu'à ce stade, seul le personnage de Dorian présente un quelconque intérêt. L'existence de souvenirs organiques est une percée fascinante dans la problématique du programme Synthetic Soul. Autre misfit de la série et compagnon de chambrée de l'androïde, Rudy est tour à tour pathétique, génial et angoissé et comme le DNR, extrêmement seul. Alors qu'il semblait voué à rester prisonnier de blagues répétitives sur la prostitution, c'est une bonne surprise de découvrir que lui et Dorian sont 'amis' depuis longtemps, bien plus longtemps en réalité qu'on ne s'y attendait. Une info qu'il aurait été crucial de posséder plus tôt. L'isolement des deux personnages pourrait bien devenir un point essentiel de cette fin de saison.

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L'enquête de la semaine nous emmène sur les traces d'un mystérieux groupe de hackers qui a décidé de se débarrasser de la technologie mise au point par une société spécialisée dans la sécurité, Synturion. Soupçonné d'avoir assassiné les Bennett pour venger la mort d'Aaron Kasden, ils sont rapidement mis hors de cause. Stahl et Kennex  1. infiltrent les hackers  2. capturent un suspect, Crispin X/Nico  3. jouent au bad cop/good cop  5. concluent un accord avec Nico  6. et comme d'habitude c'est facebook ou son équivalent en 2048 qui dévoile le pot aux roses et le véritable meurtrier. Rien que de très classique donc. LA question : pourquoi ne pas demander à Rudy, lui-même ancien hacker de renom ? Bref.

Que l'histoire soit loin d'être passionnante (impossible de ressentir quoique ce soit pour la coupable qu'on nous balance au dernier moment) ne serait en soi pas très grave si les personnages avaient le développement qu'ils méritent. On nous parle d'humanité mais on ne la voit pas plus qu'on ne la sent au travers de dialogues qui sont quelquefois drôles mais restent désespérément du domaine de l'exposition. Plutôt qu'entendre, j'aimerais bien voir. On sort de sa boîte Maldonado pour lui faire prendre l'air, mais comment se sentir concerné ? Quant à Kennex et Stahl, peu convaincants, ce sont évidemment les plus grosses déceptions de cet épisode. Stahl passe son temps à interroger témoins et autres protagonistes du drame. Et je ne sais pas si c'est juste mon ressenti, mais pour quelqu'un qui possède autant d'empathie, elle a de plus en plus l'air d'un robot. Kennex passe encore plus de temps que d'habitude à débiter des plaisanteries répétitives qui ne mènent nulle part (sinon à rendre son personnage détestable), cette fois au détriment de Richard Paul. On aurait pu gagner quelques minutes précieuses en les zappant.

Il y a de bonnes idées dans DISRUPT (qui m'a en outre convaincue que j'avais bien raison de me méfier de la domotique), des idées qu'on aurait pu introduire bien plus tôt dans la saison. Avec deux épisodes en stock pour entrer dans le vif du sujet, le miracle semble désormais impossible d'avoir une saison qui tienne la route. C'est bien de se servir des effets spéciaux pour souligner l'action, mais il faudrait aussi s'occuper du reste. Quid du Mur, des activités de l'Insyndicate, d'Anna et du docteur Vaughn, du problème DRN, du mystère Dorian et de Kennex sr (et j'en passe) ? Je ne suis pas voyante, mais on se rend bien compte qu'on est loin de ce qu'avait envisagé JOEL WYMAN.


ARRIÈRE-PENSÉES DE DERNIÈRE MINUTE
  • Quand KENNEX infiltre les hackers, il parle avec un accent cockney. D'ailleurs, pourquoi KENNEX ne pourrait-il pas être néo-zélandais (ou l'équivalent en 2048) ? Après tout, Rudy a bien conservé son accent du Kent !
  • Le programme SYNTHETIC SOUL est-il vraiment artificiel ?
  • À noter que cela faisait un moment que les scénaristes n'avaient pas alimenté l'imaginaire des auteurs de slashfictions ["Donc si je te rase pendant que tu dors, tu serais content ?" /So if I shave you while you're unconscious, that would make you happy?]. 
  • SYNTURION probablement dérivé du mot centurion, commandant d'une légion romaine.
  • C'est jusqu'à présent le seul épisode dans lequel n'apparaît pas le détective RICHARD PAUL qui a pris des jours de congés pour accompagner sa mère au Mexique.
  • RUDY s'était commandé une fiancée sur Internet ? Je veux en savoir plus :D
  • Technologie : rave virtuelle, affichage virtuel des mails, poissons holographiques, majordome de sécurité holographique, maison intelligente...
  • Dans la vraie vie :
    - Parallèle avec le meurtre de Trayvon Martin par George Zimmerman.
    - DISRUPT est l'équivalent de groupes d'hacktivistes comme les Anonymous.


1 commentaire:

  1. Mon vote : Bof

    Je suis déçu par cet épisode, je n'ai pas réussi à accrocher à l'intrigue trop banale (une hackeuse), l'originalité étant dans les moyens utilisés (maisons intelligentes). L'enquête est bien trop linéaire et prévisible.

    L'épisode est heureusement sauvé par l'intrigue autour de Dorian avec ce message d'erreur et ses souvenirs mystérieux. L'ambiance est toujours aussi bonne et Kennex apporte juste la bonne dose d'humour.

    PS : Écrit avant de lire la critique de Xeen

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