BLADE RUNNER est depuis plus de 30 ans source d'inspiration pour le cinéma et la télévision. Espèce de mètre étalon incontournable dont on retrouve certains visuels dans les bandes-annonces de ALMOST HUMAN et, plus sûrement encore, son sujet.
Malheureusement, PHILIP K. DICK mourra quelques semaines avant la sortie de BLADE RUNNER, l'adaptation de son roman DO ANDROIDS DREAM OF ELECTRIC SHEEP?, le 25 juin 1982, mais contrairement à bon nombre d'écrivains, après avoir lu le scénario, vu les rushes ainsi qu'une interview de HARRISON FORD, il était enchanté du résultat.
DICK s'est éteint le 2 mars 1982. En octobre 1981, il écrivait au publiciste JEFF WALKER, de la LADD COMMPANY, une missive qui éclaire le film d'un jour nouveau. Le génial écrivain en toute humilité avait compris (sans même l'avoir vu) l'importance séminale du film de RIDLEY SCOTT.
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Dans BLADE RUNNER, les androïdes sont indifférentiables des humains, sinon qu'ils n'ont pas d'âme et n'éprouvent aucune compassion. Bien qu'ils soient à la fois organiques et mécaniques, on les considèrent comme des machines. Utilisés comme esclaves sur les colonies martiennes ou lors de tentatives de colonisation des étoiles proches.
Quand ils s'échappent et rejoignent la Terre, des chasseurs de prime, comme RICK DECKARD (Harrison Ford) qui rêve de posséder un véritable animal et pas une copie synthétique, se chargent de les traquer et de les mettre à la retraite (les tuer). Une tâche rendue difficile par leur apparence. Seule leur absence de sentiments les met en danger : on peut découvrir qu'ils sont artificiels en leur faisant passer le test VOIGT-KAMPFF.
DECKARD réussit à éliminer tous les NEXUS-6 et s'achète une chèvre. Mais il ne peut s'empêcher de se demander en quoi les androïdes sont différents des humains. Une question qui atteint son paroxysme lorsqu'il couche avec un Nexus-6.
LA LETTRE DE PHILIP K. DICK
"Ce n'est pas de la science fiction, ce n'est pas de la fantasy, c'est du futurisme. L'impact de Blade Runner sera tout simplement considérable, autant sur le public que sur les créateurs, -- et aussi de mon point de vue, sur la science fiction en elle-même. Comme j'écris de la SF depuis 30 ans, je trouve ça très important.
Pour être tout à fait honnête, j'estime que le genre s'est détérioré de façon graduelle et inexorable depuis quelques années. Rien de ce qui a été fait de près ou de loin jusqu'à présent n'égale Blade Runner. Ce n'est pas une évasion par la fiction. Son hyper réalisme est à la fois terre à terre et détaillé. C'est authentique et incroyablement convaincant à tel point que ma propre réalité est fade en comparaison. Je pense que vous avez réussi à créer ensemble une nouvelle forme d'expression graphique et artistique inédite.
A mon avis, Blade Runner va révolutionner notre conception de ce qu'est la SF et mieux, ce qu'elle peut être. Pour faire court, la SF a lentement, inéluctablement sombré dans la monotonie vers la mort : c'est devenu quelque chose de consanguin, sans originalité ni fraîcheur. Et d'un seul coup, vous tous, en conjuguant vos talents, vous lui avez donnée une nouvelle vie, un nouveau départ. Quant à mon rôle dans ce projet, jamais je n'aurais pensé qu'on puisse donner à mon livre ou à mes quelques idées une dimension d'une telle envergure. Blade Runner donne un sens à ma vie et mes créations. Je n'ai rien à dire de plus. MERCI..... ce sera un succès commercial à n'en pas douter. Le film ne peut pas échouer."
Ce qu'ignore peut-être DICK, c'est que le développement et le tournage du film sont un cauchemar. Les producteurs font des coupes sombres et modifient la fin. Le film est un échec commercial retentissant aux États-Unis où il est éreinté par la critique. En revanche, c'est un succès sans précédent dans le reste du monde.
La version director's cut de 1992 approuvée par RIDLEY SCOTT qui instaure plus clairement le doute sur l'identité réelle de DECKARD renforce la thématique du film : qu'est-ce qu'être humain.
SOURCE : FLAVOR WIRE, GIANT FREAKING ROBOT, PHIL K. DICK OFFICIAL SITE
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