Producteurs et comédiens principaux ont pris d'assaut hier 1er août 2013 la scène de l'hôtel Hilton à Beverley Hills pour le panel qui se déroulait dans le cadre du TELEVISION CRITICS ASSOCIATION PRESS TOUR de l'été.
Pas grand chose de neuf lors de ces 40 minutes d'échange avec les 200 journalistes réunis pour l'occasion. On a tout de même appris qu'on a déjà montré le pilote... avec deux fins différentes. Était-ce à l'occasion des projections de la COMIC CON de San Diego ou avec des test groupes ? On n'aura pas plus de détails sinon que le revirement des dernières minutes pourrait même disparaître. Oubliez donc tous les spoilers que vous avez lus sur le net ! Comme je l'ai déjà écrit ici à plusieurs reprises, ce pilote est susceptible de changer jusqu'à la veille de sa diffusion sur la FOX le 4 novembre prochain. Ce que confirme WYMAN. "Ce que les gens ont vu, ce ne sera pas forcément ce qu'on passera le 4 novembre. Il faut garder à l'esprit qu'un pilote est fait pour être acheté. On essaie de le rendre le plus efficace possible."
Mais revenons à ce panel qui a déjà pu démontrer que le couple URBAN/EALY fonctionnait à merveille.
JOEL HOWARD WYMAN a confirmé qu'il a largement puisé dans ce qu'il préfère dans la science fiction. Mais ce n'est pas pour autant ALIEN NATION. "C'est une série policière. J'espère que le public s'intéressera à ces personnages parce qu'on les retrouvera chaque semaine. C'est l'histoire de gens courageux qui sont en première ligne." Mais si pour autant aucun future "sérialisation" n'est d'actualité, la série est à mi-chemin entre FRINGE et LES EXPERTS (SHANKAR était producteur exécutif de la série). "Naren et moi nous nous sommes échangés nos DVDS," plaisante-t-il à moitié.
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"La mythologie était essentielle à Fringe. Ce n'est pas le cas de Almost Human qui est une série d'investigation. La mythologie n'est pas absente de la série et on reverra certains éléments d'une semaine sur l'autre mais ce n'est pas ce que nous recherchons, " insiste-t-il.
ALMOST HUMAN fera probablement davantage penser à NYPD Blue (créée par Steven Bochco et David Milch). "S'il n'y avait pas de mythologie du tout, ça ne m'intéresserait pas. Mais que ce soit un episodic show [pas un feuilleton], ce n'est pas un gros mot ! Nous voulons parler de flics et d'enquêtes. Nous le ferons d'une façon qu'aucune autre série policière ne peut envisager. Si le crime existe parce qu'il implique une technologie futuriste et plausible et que sa résolution est intéressante, là on est partant. On veut que le public regarde en se disant 'merde, c'est ce qui pourrait se passer dans notre futur'. Parce que si les gentils maîtrisent cette technologie, les méchants aussi. Et c'est ça que je veux faire."
Par exemple, dans le pilote, on voit une boule rouge [ALIAS, FRINGE] dans le ciel. WYMAN n'a pas voulu révélé pourquoi elle était là ni ce qu'elle est réellement. "Vous n'aurez pas la réponse tout de suite. Dans le futur, c'est quelque chose de normal. Quand vous apprendrez ce qu'est cette boule rouge, je vous promets que ce sera gratifiant."
"Qu'est-ce qu'être humain ?" demande WYMAN expliquant que la série explorera à la fois des sujets de morale ou d'éthique liés à la robotique mais aussi où placer la ligne entre humain et androïde. "À mon avis, c'est un terreau idéal pour développer une narration sur la condition humaine. Par exemple un pédophile va s'attaquer aux enfants. Si sa proie est un robot qui est fait comme un enfant, est-ce répréhensible au même titre ? C'est ce genre de problèmes qu'on peut aborder. La SF prospère au cinéma, mais c'est plus difficile à la télévision. Pour moi, la meilleure SF, c'est celle qui parle des gens pas de la technologie. Il faut garder à l'esprit qu'une technologie qui peut paraître utile et positive ne l'est pas forcément. Les flics sont de plus en plus performants tout comme la technologie, mais cela vaut aussi pour les criminels."
SHANKAR renchérit. "La télévision fait la part belle à la fantasy, mais pas à des séries de SF" comme ALMOST HUMAN. "C'est super important que ceux qui regardent la série soient encore capables de voir la réalité d'aujourd'hui dans le futur que nous allons décrire."
Pourtant, "notre technologie est déjà ultra développée. Je suis sûr que demain un gamin de 12 ans va nous sortir un film génial sur son ordi. La semaine dernière, des chercheurs ont réussi à implanter de faux souvenirs dans le cerveau d'une souris. Quand j'ai commencé à écrire le pilote," explique WYMAN, "j'ai contacté des roboticiens du M.I.T. [Massachusetts Institute of Technology] spécialisés dans l'éthique de la robotique. L'un des arcs de la série, c'est évidemment les androïdes. On ne peut pas s'en débarrasser comme ça."
"Dorian a beau être une machine, c'est un être vivant intelligent qui respire" comme vous et moi, explique SHANKAR. Alors qu'en est-il de sa vie sexuelle ? "Je vais le répéter, notez-le bien, ça n'arrivera pas !" s'exclame WYMAN. "S'il existe des sexbots, Dorian n'en est pas un."
"Mais pas de problème pour Kennex," souligne KARL URBAN qui déclenche les rires du public.
"Je ne veux pas montrer un avenir où on ne reconnaîtrait rien avec des voitures qui volent, ce genre de truc." [C'est pourtant ce qu'on a vu dans la bande-annonce :D] "Ce n'est pas non plus une dystopie. Je suis parti de l'idée qu'en 2048, la criminalité a explosé. Les flics tombent comme des mouches. Et quelqu'un quelque part finit par dire, c'est bon, je bosse dessus depuis un moment, il faut donner le feu vert," dit WYMAN qui décrit le prémices du pilote et l'apparition des androïdes. "Le public avait compris les enjeux. Le but des ingénieurs, c'était de faire des robots le plus humain possible. Seulement ces DRN étaient un peu trop humains. C'est génial parce que tout le monde les aime. Ils sont gentils, polis. Alors pourquoi les remplacer ? C'est simple. Les gens vont finir par se dire qui ressentent trop de choses. Qu'il sont trop humains. Les MX-43 sont noir et blanc. Ils n'ont aucune compassion parce qu'ils ne ressentent rien. Ils sont bien plus efficaces que les humains."
Le but de WYMAN n'est cependant pas de refaire BATTLESTAR GALACTICA ou BLADE RUNNER. "C'était une excellente série qui n'a rien de comparable avec ce que nous voulons faire. Tous ces romans post-apocalyptiques sont géniaux, très noirs, On dirait que ceux qui les ont écrit pensaient tous que l'humanité était foutue et devait en passer par là pour s'en sortir. Les avancées récentes triplent ou quadruplent les dangers auxquels nous faisons face. Mais je crois qu'on a les moyens d'éviter d'aller au désastre. Je veux parler d'espoir, je crois que nous sommes bons, je crois que nous sommes intelligents, que la race humain a encore toutes ses chances, que nous pouvons encore éviter la catastrophe. Il ne faut pas craindre la technologie mais l'usage qu'on en fait. "
La révolte des robots, il n'en est pas question ici. Ce n'est pas l'histoire qu'il veut raconter. Pas plus que celle de l'androïde qui veut devenir humain. "Je trouve plus intéressant de raconter l'histoire d'un androïde qui est tellement humain qu'il ne sait pas comment faire. Je pense que c'est le moment idéal pour parler de ce type de problème. Si on ne se plante pas, on peut arriver à montrer quelque chose qu'on n'a encore jamais vu sur une grande chaîne de télévision. Le public a suffisamment d'imagination pour y croire et se projeter dans ce monde qui n'est pas si loin dans le futur."
"Une réflexion sur la technologie, ce qu'elle implique, on ne voit pas ça souvent dans une série," explique SHANKAR. "Dans la première bande annonce, on voit John pousser un MX hors de la voiture. Pour lui, c'est une machine, pas une seconde il ne pense que c'est un être vivant. C'est comme balancer une perceuse par la fenêtre. Ce qui va se passer avec Dorian au fur et à mesure que la série avance, c'est qu'on verra Kennex accepter l'humanité de Dorian, qu'il est lui aussi un être vivant avec une conscience même si au départ, c'est une machine."
"Nous avons voulu faire une série différente de ce qu'on a déjà vu et revu." Plutôt que vouloir être humain comme Pinocchio ou Data (ST: TNG), "Dorian devra apprendre qui il est. Il essaiera de comprendre au lieu de vouloir être quelque chose qu'il n'est pas."
SOURCE : THR, GMMR, HITFIX, FOX
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