vendredi 8 novembre 2013

J.H. Wyman et J.J. Abrams : "Une distribution d'enfer"


L'impatience et l'agacement du public potentiel de la série deviennent de plus en plus palpables alors que s'approche la date de lancement de la série. La conférence de presse téléphonique qui se déroulait hier est-elle une tactique destinée à calmer les foules ? Quoiqu'il en soit,  JOEL WYMAN, le créateur et showrunner de la série, répondait hier aux questions de la presse en direct des bureaux de BAD ROBOT. En dépit d'un agenda surchargé (DISNEY et LUCASFILM viennent de fixer au 18 décembre 2015 la sortie du prochain film de la franchise STAR WARS dont il écrira le scénario qu'il mettra également en scène), le boss J.J. ABRAMS l'avait rejoint pour cet exercice obligé.

C'est donc la deuxième collaboration des deux producteurs, après le culte FRINGE dont WYMAN était aussi le showrunner. "Bad Robot a la chance de travailler avec des gens formidables," a expliqué ABRAMS. "Quand Joel m'a proposé le concept de la série, je suis retombé en enfance. Ça m'a rappelé 'L'homme qui valait trois milliards' que je regardais quand j'étais petit. C'est génial de travailler avec quelqu'un qui adore se dire 'Et si ?'. Quelqu'un capable d'écrire des personnages qui vous font rire mais qui vous mettent aussi mal à l'aise."

Faut-il s'attendre à une série où la mythologie prendra le dessus ? ABRAMS affirme que non [NDLR : il l'avait déjà affirmé pour FRINGE, et on a vu où ça nous a mené !]. ALMOST HUMAN ne sera pas non plus du type feuilletonnant. Le public aura droit à son enquête de la semaine. Mais rien à voir avec LES EXPERTS. ABRAMS et WYMAN louchent du côté du pop corn movie, comme L'ARME FATALE ou 2GUNS par exemple, quitte à en rajouter dans l'humour.


Dans cette série, "l'humanité n'est pas voué à l'échec à cause de ses erreurs," surenchérit ABRAMS. "Il ne pleut pas sans arrêt, notre atmosphère n'est pas complètement foutue [NDLR : allusion à BLADE RUNNER]. Les hommes sont coriaces. L'idée, c'est que nous allons nous en sortir."

Mais WYMAN n'a pas pour autant l'intention de produire un énième univers dystopique [NDLR : comme l'a fait récemment la série canadienne CONTINUUM]. "J'espère qu'on y a réussi. La plupart du temps, avec ce type de scénario, on se contente de dire 'regardez ce que les hommes ont fait !'. Mon idée, c'était de rester optimiste."

D'où le personnage de DORIAN, un androïde plus qu'humain qui n'a rien à voir avec les androïdes de combat qui équipent la police. Il est tellement humain qu'on ne peut pas dire si c'est un homme ou un robot. En outre, "Dorian est incroyablement réfléchi et à l'écoute. C'est un personnage courageux mais il a aussi toutes les connaissances et l'expertise qu'un policier est en droit d'attendre de son équipier. En plus, c'est un personnage vraiment sympathique et altruiste. Michael a réussi à apporter profondeur et humanité à Dorian."

Dans une interview récente, MICHAEL EALY expliquait que son personnage pouvait être par moment "vraiment très sensible ou complètement stoïque." Mais dans les scènes d'action, "rien ne l'arrête." Car il est non seulement "fort mais aussi étranger à la souffrance."

Rien à voir avec le détective JOHN KENNEX, son équipier humain qu'on force à "accepter qu'il doit compter sur la technologie pour s'en sortir alors qu'il la méprise," dit WYMAN. Au tout début du pilote, on apprend en effet qu'à la suite d'une embuscade qui a coûté la vie de toute son équipe, on appareille le détective : il a, entre autres, une prothèse de jambe high tech. "Pour lui, c'est difficile de mettre sur le même pied d'égalité technologie, robotique et humanité. C'est quelque chose de personnel," lié à son passé qu'on découvrira au cours de la saison. Tout comme on apprendra plus sur le rôle de sa compagne dans l'histoire.

Car WYMAN a bien l'intention de développer une mythologie a minima, même si ALMOST HUMAN ne devrait pas atteindre le niveau de complexité de FRINGE. "C'est toujours intéressant de dissimuler certains faits ou de mettre en place des éléments sur lesquels on reviendra par la suite même si la série reste une série d'investigation avec son enquête de la semaine. Sauf que cette enquête ne ressemblera à rien de ce que le public a pu voir jusqu'à présent." Il ne faut pas pour autant s'attendre à une série d'action comique à la STARSKY ET HUTCH.

WYMAN espère susciter l'intérêt du public pour l'Intelligence Artificielle et ses déclinaisons. "Après tout, ces androïdes sont des êtres pensants, non ? Ont-ils des droits ? Où est la limite [entre l'homme et la machine] ? Nous allons en parler dans la saison : qu'est-ce qu'un robot ? Qu'est-ce qu'un androïde ? Quand commence-t-on à parler d'être vivant ? Grâce à J.J., j'ai rencontré des pointures du M.I.T. [Massachusetts Institute of Technology], en particulier une scientifique spécialisée dans l'éthique dans la robotique. Et ces robots existent en vrai ! "

Mais WYMAN sait bien que tout scénario, même exceptionnel, n'existe que grâce à ses interprètes. Il s'est entouré d'une distribution hors pair. Comme LILI TAYLOR (le capitaine SANDRA MALDONADO) qui devait initialement être UN capitaine. "Nous nous sommes rendu compte qu'il aurait plus d'impact si c'était un femme," clarifie WYMAN qui s'est laissé persuadé par la directeure de casting, APRIL WEBSTER. "Vous partez d'un scénario et au final, vos interprètes le subliment. Quand vous auditionnez tous ces comédiens, c'est extraordinaire. Chacun d'eux a le truc qui fait qu'il est parfait pour le rôle."


SOURCE  :  SPOILER TV, TV LINE

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