LILI TAYLOR n'a pas hésité à participer à ALMOST HUMAN. "Ce qui se passe en ce moment à la télévision est très intéressant. La série passe sur une chaîne nationale, mais il s'agit de J. J. Abrams et Joel Wyman. On leur laisse un espace de créativité qui n'auraient pas d'autres producteurs. Cette liberté rend la télé intéressante. On peut développer les personnages en profondeur. Alors je me suis dit, pourquoi pas ?"
La comédienne a navigué tout au long de sa carrière entre théâtre, cinéma et télévision. "Aujourd'hui, on n'est plus enfermé dans un medium. Les Anglais le savent depuis plus longtemps que nous. Ils n'hésitent pas à travailler quelque soit le support. Ce sont de gros bosseurs, comme moi. Je suis actrice avant tout. J'adore mon travail. Je veux pouvoir choisir et aujourd'hui c'est possible. C'est plus difficile pour une femme à cause de l'âge. Le risque d'être cantonnée à un groupe d'âge. Les rôles deviennent différents si on vous case avec les plus vieilles. C'est en faisant de la télévision qu'on devient une star aujourd'hui. Je me souviens tout à fait du début de ce phénomène. Je jouais dans une pièce avec Calista Flockhart. Elle est partie faire Ally McBeal et tout le monde se moquait d'elle. Et elle devenue une star du jour au lendemain. Elle l'est toujours. Ensuite, HBO a complètement changé la donne mais cela avait commencé avant."
Mais ce qui a décidé de son choix, c'est la société de production et les créateurs de la série. "Les chaînes dépendent des annonceurs, ce n'est pas évident. On ne ne peut pas se décider en fonction d'un réalisateur parce que ça ne marche pas comme ça à la télévision. Ce qui m'intéresse, c'est que mon travail soit le fruit d'une collaboration, créer quelque chose ensemble. Le rôle peut être génial, s'il n'y a pas de processus créatif derrière, s'il n'y a pas d'échange, ça ne m'intéresse pas. Autant donner un cours ou faire un monologue. Quand on travaille ensemble, c'est extraordinaire."
C'est l'agent de la comédienne qui a glissé à JOEL WYMAN l'idée de changer le sexe du capitaine. "Ils ont foncé. Ça en dit long sur la façon dont Joel travaille. Leur futur est crédible parce qu'il est proche de nous. Je le comprends. Pour moi, la science fiction qui fonctionne, ce serait Les fils de l'homme [NDLR : adapté de P.D. James par Alfonso Cuarón en 2006] par exemple. C'est suffisamment proche et en même temps suffisamment loin de nous pour laisser la place à l'imagination. C'est un équilibre."
Toute l'équipe est en plein tournage du 10e épisode de la saison et beaucoup de choses ont évolué depuis le pilote. "On travaille davantage sur l'aspect relation maintenant. Le public aime les personnages complexes. Il aime les détails. Breaking Bad en est le parfait exemple, ou Les Soprano. Je crois qu'ils se sont rendus compte qu'il faut aller le plus loin possible dans les relations entre les personnages et les développer si on veut intéresser le public. La science fiction et tout le contexte du départ, ce n'est pas ce qui est important, parce que s'il n'y a que ça, ça ne marche pas."
Mais ALMOST HUMAN aura-t-elle le temps de construire une audience ? Après tout, beaucoup de chaînes arrêtent des séries bien avant leur 10e épisode. "Le public sera là pour le pilote parce que c'est toujours le cas. Tout le monde en parle et c'est une série de J.J. Abrams avec des robots. Dans le deuxième épisode, on a des sexbots. Forcément les gens vont le regarder aussi. Attention, ce n'est pas racoleur. Oui il y a des femmes, c'est sexy, mais disons que ça s'adresse plutôt au cerveau primitif. Les gens regardent ce genre de truc. Dans le troisième, on aura suffisamment de coups de feu et d'action, pas mal de choses autour des relations entre nos personnages pour que le public reste avec nous."
Mais pour la comédienne, le plus gros handicap viendra surtout de la manière dont le public en est venu à consommer la télévision. Il s'est habitué à voir plusieurs épisodes de suite, voire à attendre que la saison soit finie pour la regarder en bloc. "Les chaînes nationales utilisent encore un modèle qui date de l'âge de pierre. Les gens n'ont pas envie qu'on leur dise comment faire, ni quand. En fait c'est un peu comme si les gens revenaient à un mode proche de la lecture ou à l'époque où on racontait des histoires autour d'un feu de camp en préparant à manger. On ne va pas éteindre le feu avant que ce soit cuit et le rallumer le lendemain pour connaître la suite ! "
Pour en revenir à la série, LILI TAYLOR joue le capitaine MALDONADO. Mais elle n'a pas le rôle principal et on est très loin du principe de l'égalité des sexes dans ce commissariat. "J'espère que ce sera le cas dans la deuxième saison. Les deux leads sont des hommes. C'est une histoire de flics, d'équipier, c'est L'arme fatale, 48 heures, et c'est comme ça. Je suis en troisième position. On n'est pas dans Prime Suspect et je ne suis pas Helen Mirren. Quand on sera au point avec cette relation entre les deux leads, je pense qu'on abordera le personnage que joue Minka Kelly. C'est un autre détective. Et puis moi, bien sûr ! C'est ce que j'ai dit quand j'ai accepté le rôle. Je veux que mon personnage ait quelque chose à faire. Pourquoi est-ce que je ferais venir ma famille à Vancouver si c'est pour faire un truc qui ne m'intéresse pas ? Je sais qu'ils développeront mon personnage. C'est une femme qui commande un commissariat. Je crois qu'il y a pas mal de choses auxquelles on peut penser."
Justement, qui est SANDRA MALDONADO ? Un tyran ? Un capitaine à cheval sur le règlement ? "Je pense qu'elle est à l'écoute de ses hommes. Elle sait dépasser les règles. Elle sait que tout le monde ne travaille pas de la même façon et elle l'accepte. On peut la comparer à un entraîneur qui écouterait ses joueurs, qui les respecterait et serait dans la collaboration. Elle se comporte comme un chef, c'est le capitaine, mais elle entend ce qu'on lui dit. Elle fait partie de l'équipe."
SOURCE : SHOWBIZJUNKIES
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