mardi 8 octobre 2013

Les premières impressions de la presse : un pilote qui évite les clichés et attirera les fans de "Dredd"


 Je l'ai déjà dit ici, le pilote dont la critique suit (aujourd'hui celle d'IMPACT ONLINE), est probablement un montage provisoire destiné à la presse.


Almost Human n'est peut-être pas tout à fait 'Judge Dredd: la série' mais c'est vraiment un conte 'urbain' [jeu de mot de l'auteur intraduisible en français sur le patronyme de l'acteur principal KARL URBAN] qui relate les aventures d'un défenseur de la loi avec des relents de 'A.I. intelligence artificielle' et 'Blade Runner'...

La critique

2048. Deux ans plus tôt, le détective John Kennex (Karl Urban) et son équipe ont été impliqués dans un siège qui les opposaient à un groupe de terroristes. En dépit du soutien logistique des officiers robots, ils étaient en sous-effectif et Kennex fut au final l'unique survivant : blessé grièvement, il est resté plusieurs mois dans le coma [SPOILER]et sa vie a implosé. Quand il reprend son poste, il est bien décidé à en apprendre plus sur l'organisation mystérieuse responsable du massacre. Elle semble être bien plus puissante que ce qu'en dit la rumeur. Soumis à l'antagonisme de ses collègues qui lui reprochent la mort de ses camarades, ses compétences mises en doute par les robots adjoints aux forces de police, il commence à suspecter l'existence d'une taupe au sein du service qui serait responsable de l'attaque qu'il a subie.[FIN DU SPOILER]

Le règlement lui impose maintenant de faire équipe avec un 'synthétique' et John reçoit un ancien modèle, 'Dorian' (Michael Ealy) qu'on avait mis de côté à cause d'une histoire de programmation défaillante. [SPOILER]Ayant recours à des techniques illégales pour réveiller sa mémoire et parvenir à se rappeler tous les détails de l'embuscade [FIN DU SPOILER], Kennex est décidé à se débarrasser le plus vite possible de son 'collègue'. Mais contre toute attente, il découvre qu'il est extrêmement utile et à l'écoute, cautionnant ses méthodes et offrant son soutien. [SPOILER] Hélas, dès le premier jour, les événements se précipitent. On ne peut plus mettre en doute que quelqu'un a pour cible police et projette d'utiliser des robots de dernière génération pour parvenir à ses fins [FIN DU SPOILER]...

Le mois dernier, les fans ont lancé, --de manière non officielle, le Jour Dredd afin d'obtenir une suite au film de 2012. Il est hautement improbable qu'ils arrivent à leurs fins -après tout si 'Firefly/Serenity' a échoué, un héros moins connu qui s'est planté au box office n'a quasiment aucune chance. Mais les fans de 'Dredd' pourraient bien se consoler en regardant cette nouvelle série puisque c'est l'occasion pour son interprète, Karl Urban, de redevenir un flic mal embouché.

Le pilote d'Almost Human amalgame une série de thèmes chers à la SF. La toile de fond emprunte beaucoup à 'Blade Runner' (voire à 'Dredd' en moins extrême). On a les omniprésents néons sous la pluie, quelques voitures volantes, mais aussi un mélange de contemporain et d'obsolète : des journaux papiers et des écrans flottants en pleine rue ce qui suggère qu'on s'est donné la peine de réfléchir à l'origine de cet avenir et à son développement. Plus encore, nous sommes partis pour explorer des thèmes proches de ceux de 'A.I.' (Qu'est-ce que la vie intelligente, y a-t-il un racisme anti-machine, tuer un robot est-il un crime ?).  Bien sûr le format 'buddy cop show' n'a rien de nouveau – la liste est trop longue pour la citer ici, mais 'Alien Nation' fait partie de ses références.

Clairement, le projet a reçu un budget conséquent. Les effets spéciaux sont à la hauteur mais on voit aussi que l'argent n'a pas servi qu'à faire de la déco. Le concept est sous-tendu par des touches très subtiles, palpables et nuancées, qui donnent au téléspectateur l'envie de le regarder jusqu'au bout mais l'immergent aussi dans l'univers où elle se déroule.

On sait bien que tous les pilotes souffrent d'une hypertrophie de détails et d'une exposition clinquante, c'est inévitable. Cependant, en suivant cette histoire de circuits cybernétiques et de camaraderie bionique, on 'ressent' (ironiquement !) bien davantage que dans la plupart des pilotes.  Au début de l'épisode, une voix off expose la situation, et c'est vrai que les personnages sont taillés à la hache – le flic aigri, la jolie fille, le boss plein de sollicitude, le technicien de génie, etc... – pourtant le soin apporté au casting et la qualité du jeu des comédiens font que l'intrigue n'est jamais forcée parce qu'elle dépasse les archétypes. C'est un véritable plaisir de retrouver Lili Taylor, une actrice qu'on aimerait voir plus souvent, dans le rôle du chef. Mackenzie Crook (The Office, Pirates des Caraïbes) arrivera sans aucun doute à développer le personnage de programmateur de robot à la ramasse d'une façon tout à fait pertinente.

Si le scénario et les dialogues ont besoin de s'améliorer, Urban n'en fait pas trop et sonne juste dans le rôle du flic bourru et traumatisé. Pareil pour Michael Ealy qui donne au synthétique Dorian du mordant en évitant les tics et les clichés de Data [Star Trek: The next Generation] ou Kryten [Red Dwarf]. Son personnage a une véritable personnalité alors qu'il aurait pu choisir la facilité de la 'page vierge'.

J.J. Abrams (pour Bad Robot Productions) aime bien introduire un bon gros mystère qu'il faut tout de suite résoudre. Cependant, même si on se rend compte qu'il existe une mythologie derrière l'entreprise comme le suggère la fin du pilote, il ne faudra pas s'attendre à un festival fantastique démesuré mais bel et bien à une série policière du futur. Pas de puzzle invraisemblable ni de fausses pistes donc, --et ce n'est pas plus mal. On oubliera rapidement les clichés du pilote puisqu'ils ne servent que de point de départ, pour juger si la suite est à la hauteur de ses ambitions. Il restera ensuite à déterminer si la série passe l'épreuve en continuant dans cette veine et si surtout elle plaira aux téléspectateurs. 

Le public de la Comic-Con de San Diego a adoré le pilote qu'on lui a montré en juillet dernier. Si je me base sur ce que j'ai vu, c'est suffisamment intéressant, suffisamment complexe et suffisamment bien structuré pour que j'ai envie de regarder la suite et de me donner le temps de me faire une idée...


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