En attendant les articles qui ne manqueront pas de fleurir sur la Toile à l'approche de la rentrée de ALMOST HUMAN sur la chaîne américaine FOX le 4 novembre prochain, voici le très joli compte-rendu d'une des journalistes en visite sur les plateaux de la série à Vancouver, la semaine dernière.
Quand on fait le tour des plateaux ou qu'on se promène près des entrepôts qui servent de décor à la série lors d'une journée glaciale à Vancouver, 2048 ressemble beaucoup notre époque. Les peintures des voitures sont mates au lieu de briller, leurs vitres arrière sont recouvertes d'une grille qui limite la visibilité tout en donnant une idée du danger ambiant, mais en vrai on a simplement maquillé des modèles courants. C'est toute la magie de la télé appliquée au placement de produit [NDLR : les voitures sont des FORD]. Les vitres à l'intérieur du commissariat deviennent opaques quand on a besoin d'intimité lors d'un interrogatoire, mais les flics ont les mêmes gadgets à portée de la main pour s'occuper pendant leurs enquêtes ou en remplissant la paperasse. Ils s'ennuient autant que les flics de nos jours. La différence, quand on aperçoit des gyrophares à l'extérieur, ils équipent des voitures qui flottent au-dessus de la chaussée.
Grâce à ces ensembles vitrés à l'intérieur du precinct, on conserve une approche minimaliste qui rappelle notre époque. En fait, ces détails n'existent que pour vous mettre à l'aise. Car si le public accepte le décor, on peut espérer qu'il acceptera aussi l'univers proposé et le postulat de base d'Almost Human. En fait, l'énorme différence, ce sont ces robots MX de 2e génération apparus en moins de 20 ans. Maintenant fournis aux représentants de la loi, ces êtres synthétiques sont les manifestations du flic parfait qui va non seulement se plier au règlement qu'il connaît sur le bout des doigts, mais combattent en première ligne. Leur présence sauve des vies. C'est certainement ce qui sera le plus difficile à avaler : l'existence de machines aussi complexes fait référence à un avenir qui semble très éloigné.
Sur le set, on a déjà mis en boîte la moitié des 13 épisodes de la saison commandée par la Fox et apparemment, cette différence spectaculaire ne dérange personne. Évidemment, ça aide que l'invraisemblablement craquant Michael Ealy interprète un robot de première génération. Le comédien vous met tout de suite à l'aise. Il passe son temps à plaisanter entre deux prises ou propose, vu l'heure avancée de la nuit, qu'on se mette au chocolat noir. On comprend qu'il n'aura aucun mal à rendre au personnage de Karl Urban son humanité. Après un long coma, [John Kennex] est confronté à un monde radicalement transformé, il n'accorde aucun crédit à la technologie et refuse de travailler avec des machines (au moins au début). On se doute que l'équipe qui travaille sur la série en a vu d'autres, puisqu'elle a déjà participé à une autre série de J.H. Wyman, Fringe. Ce n'est pas quelques robots en tenue de combat qui va l'impressionner. Et ça aussi, ça aide.
Tout va très vite sur le set. Le réalisateur de l'épisode, Ken Fink, demande un truc compliqué à un figurant qui mérite bien ses deux minutes de temps d'antenne, un cascadeur rate sa marque après avoir fait un saut extravagant au travers d'une fenêtre et dans le futur, les gens ont des parapluie lumineux, sans doute pour qu'on les voit la nuit sous les trombes d'eau. Quand tout s'arrête pour le déjeuner, à une heure où on pense plutôt à rentrer chez soi pour le dîner, les traiteurs s'affairent comme dans une ruche. Les techniciens enfournent le plus de protéines possible avant de retourner en courant sur le set où ils se mettent à faire de la gym en improvisant avec ce qui leur tombe sous la main, des bouilloires, des sacs de sable ou des barre de ferraille qui traînent dans le décor. C'est sans doute ce que j'ai vu de plus extraordinaire pendant le tournage : ces gens passent leur journée à tracter des engins hyper lourds et profitent de leur pause pour s'entraîner !
Tout comme Ealy et Urban, l'équipe technique a hâte de montrer le fruit de son labeur. Les cameramen n'hésitent pas à vous passer le clap (chut, il ne faut pas que les syndicats l'apprennent !). Les accessoiristes et les décorateurs nous donnent des badges et tout le monde devient flic ce jour-là. Mais ce que j'ai préféré pendant ma visite à Vancouver sur le set d'Almost Human, c'est d'avoir pu faire joujou avec les armes et les protections des MX. J'ai tout de suite levé la main pour qu'on m'équipe de pied en cape, même si je suis certaine que les costumes d'Ealy sont trop petits pour moi. On m'a mis le gilet pare-balles, le casque, les protections de poignet (je suis sûre qu'elles servent à quelques chose dans la série, comme un taser ou un truc du genre), et on m'a donné un fusil. J'étais trop contente !
C'est clair que j'ai raté ma vocation. Quand j'étais producteur délégué, responsable de la continuité ou directeur de production, j'ai passé des années à chercher mon rôle idéal et je n'ai jamais pensé aux armes ni aux munitions. Je ne sais plus qui je suis ni d'où ça vient ni si c'est un vestige d'une vie antérieure (ou une préfiguration de ma vie future) mais franchement, quand je tiens ces trucs, j'assure grave. Et pourtant, tout est faux. On m'a donné un fusil et son mode d'emploi, parce que c'est quand même des armes qui n'existent pas encore. J'étais comme un poisson dans l'eau (enfin presque et puis il y avait cette lumière clignotante que j'ai trouvée super cool). C'est clair que je suis impatiente de voir tout ce matériel utilisé par des experts comme Ealy et Urban.
DANIELLE TURCHIANO est journaliste feelance pour THE LA EXAMINER
son blog MADE POSSIBLE BY POP CULTURE
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