Il y a les fans qui connaissent déjà JOEL HOWARD WYMAN, le showrunner de la défunte série FRINGE. Et puis il y a tous ceux qui n'en ont jamais entendu parler et attendent simplement avec impatience l'arrivée sur la FOX le 4 novembre prochain de ALMOST HUMAN.
Dans une interview parue aujourd'hui sur le site britannique IGN, son créateur et producteur exécutif lève le voile sur son nouveau projet, une série ambitieuse qui lui tient particulièrement à cœur.
Alors, on prend les mêmes et on recommence ?
Oui, c'est l'idée. C'est un peu comme avoir un papier peint qui défile comme dans Les Pierrafeu. On a récupéré les bureaux de Fringe. Toute l'équipe de Vancouver qui travaillait déjà avec moi est revenue. C'est génial parce que c'est une famille maintenant. J'ai mis cinq ans à rassembler l'équipe parfaite et ils m'ont tous suivi pour ma nouvelle série. Ils n'ont même essayé de trouver un autre job. Ils ont attendu. "On va voir si le truc de Joel a le feu vert." C'est un truc de fou parce que j'écrivais ce pilote et en même temps je tournais le tout dernier épisode de Fringe. J'avais le cerveau coupé en deux parce que ce tournage était éprouvant; écrire, c'était ma récréation. Quand j'étais en train d'écrire, je ne me demandais plus si les fans aimeraient le series finale, si j'allais décevoir des gens que j'adorais, tout ça quoi. Donc c'était fun. Je crois qu'il n'y a pas de hasard. Je pense que cette série arrive au bon moment. C'est un sujet qui intéresse le public. Ça va être le pied.Le pitch a tout de suite convaincu J.J. ABRAMS ?
On a dû en parler genre trois quarts d'heure. Je lui ai dit "Voilà ce que j'ai en tête..." et il a simplement dit "Ah !" Et là, on a commencé à en discuter. Tout était déjà là dans ce coup de fil. D'ailleurs, on retrouve dans le pilote beaucoup de points qu'on a évoqués au téléphone. Pour résumer, ça a fait "Bim, bam, et si... et ça... et hop !" Ça s'est fait tout seul. Ce type, c'est un vrai rouleau compresseur. C'est juste incroyable. Je sais que ce n'est pas la première fois que je travaille avec lui, en fait ça fait des années qu'on bosse ensemble, mais sans blague, c'est quelqu'un que j'admire énormément. Je ne sais pas comment il fait. Il a tout le temps des trucs de fous sur le feu.Il n'a plus besoin de dormir peut-être...
Ouais, sans doute. Il est tout le temps frais et dispos, je ne sais pas comment il fait. Mais franchement, travailler avec lui, c'est extraordinaire. Et je suis ravi de faire la série pour Bad Robot - c'est aussi ma société cette fois-ci. Je suis très très excité et très heureux.Puisqu'on parle de J.J., verra-t-on des anciens de Fringe dans ALMOST HUMAN ?
C'est quelque chose que je peux vous promettre dès maintenant. On verra des comédiens qui ont joué dans Fringe. Ils me manquent beaucoup. On se parle de temps à autre. Si j'ai la possibilité de les faire venir pour un rôle qui vaille le coup, je le ferais. Je ne les oublie pas. J'ai envie de leur écrire des trucs géniaux. Je veux être sûr qu'ils viendront pour quelque chose dont on se souviendra.Est-ce qu'on peut revenir sur le genèse de ALMOST HUMAN ?
Au départ, il faut que je vous fasse un aveu. J'adore la série "L'homme qui valait trois milliards" [Six Million Dollar Man, la série créée par Kenneth Johnson d'après le roman Cyborg de Martin Caidin] et ce genre de séries en général, mais surtout j'ai une terreur viscérale de la technologie et de ce qu'elle nous fait. Elle nous change. C'est très insidieux. Par exemple, j'avais remarqué que ma fille qui a 21 ans n'arrêtait pas de m'envoyer des textos. Je lui répétais que je préférais qu'elle m'appelle parce qu'au son de sa voix, je sais si elle va bien ou pas. "Décroche ton téléphone et appelle-moi." Elle m'a répondu qu'on ne communiquait plus comme ça de nos jours. Je me suis dis que c'était vraiment bizarre. Et puis je me suis rendu compte qu'on n'arrivait plus à se parler en vrai. Par exemple, si vous et moi nous avions un problème et que je vous dise "Je suis désolé", que je m'adresse à vous et que je dise "Écoutez, je suis désolé d'avoir fait ça, je me suis trompé, est-ce que vous voulez bien m'excuser ?", il se passe quelque chose dans ma tête. C'est une question de chimie organique, je ressens de l'empathie. Je suis capable d'avoir des remords parce que c'est une démarche difficile pour moi de demander qu'on me pardonne. Si j'envoie un texto, je vais écrire "Désolé mec, zéro problème, ok ?" Et ça s'arrête là. On n'a plus de contact, on ne communique plus.
On en est arrivé au stade où les gens ne se rendent même plus compte qu'ils sont en train de perdre leur humanité. Je suis parti de ce constat. J'ai pensé que ça me plairait de raconter une histoire qui serait une espèce de métaphore sur les dangers de la technologie. On nous a promis une super utopie mais il y a forcément le revers de la médaille. On ne pense qu'à ce qui marche, on ne parle pas de l'autre aspect, les criminels par exemple.Donc, JOHN KENNEX (KARL URBAN) est devenu L'homme qui valait trois milliards. Il devrait être content de profiter des avancées technologiques mais il n'en donne pas l'impression.
Non, il déteste ! Dans sa famille, on est flic de père en fils. Son père était dans la police. C'est quelque chose qu'il n'aime tout simplement pas. Il ne sait pas quoi en penser. Il veut que les flics soient entre flics et qu'ils interagissent avec de vrais gens. Non seulement il se retrouve avec une jambe de synthèse mais en plus il ne peut rien y faire. C'est un énorme problème dans sa tête.Face à l'humain amélioré KENNEX, on a DORIAN, 100% androïde. Qu'est-ce qui fait de MICHAEL EALY le candidat idéal pour ce rôle atypique ?
La vérité ? Ça fait un bout de temps que je regarde ce qu'il fait. C'est un acteur très intéressant. Je pense qu'il a joué beaucoup de rôles différents qui sont très bien mais qu'il est capable de plus. Il a une profondeur. Quand on me l'a proposé, je me suis dit que c'était une bonne idée. Quand vous discutez un peu avec lui, vous vous apercevez qu'il n'est pas comme tout le monde. Il veut aller au bout d'un projet, il pense tout de suite à des concepts compliqués sur les robots et il sait expliquer ce qu'il voudrait faire de Dorian. C'est très subtil ce qu'il fait. Vous serez surpris par sa façon de s'approprier le rôle. Il est vraiment excellent. C'est la combinaison parfaite du bon rôle au bon moment pour le bon acteur.DORIAN est un ancien modèle. Pourquoi ne pas choisir le modèle le plus récent pour KENNEX ?
Je vais vous dire un truc. Si on a laissé tomber ce modèle, c'est qu'il y a une raison... Je ne peux pas en dire plus.
Est-ce que ALMOST HUMAN sera comme la première saison de FRINGE un mélange d'enquêtes policières et de mythologie ?
Évidemment, on en a discuté. C'est un problème qui ne date pas d'hier. Les chaînes veulent des stand-alones. Nous, ce qu'on veut, c'est la mythologie. Je ne sais pas si vous vous rappeler que dans "Fringe" on avait trouvé la parade avec l'épisode Allers-retours temporels (White Tulip). Je pense qu'on a réussi à trouver l'équilibre idéal avec cet épisode. On a pris tout ce qu'on savait de "Fringe" et on a inventé une enquête de la semaine super cool. C'est ce qu'on veut faire avec ALMOST HUMAN. Les criminels du futur ne vont pas commettre les mêmes crimes. Les motivations restent identiques mais on ne tue plus pareil et les méthodes d'investigation sont aussi différentes. Je pense qu'on peut y trouver un intérêt. On va pouvoir montrer des enquêtes incroyables, des trucs jamais vus, et on va les englober dans la mythologie. Mais on n'a pas envie de tout déballer d'un coup. Cette toile de fond, on y accorde beaucoup d'importance et on veut prendre notre temps pour la dévoiler. On a envie de surprendre le public pas de l'ensevelir d'un coup. Ce qu'on veut éviter à tout prix, c'est le truc bizarre de la semaine. Ça n'a rien à voir. Les enquêtes sont passionnantes. "Fringe" avait un public très pointu, très fidèle. Le public de ALMOST HUMAN est a priori plus large parce que c'est une série policière. On y trouve tout ce qu'il est normal de voir dans une série policière sauf qu'on le traite autrement. J'espère que la série fera penser à Fringe mais ALMOST HUMAN est une série à part entière.
SOURCE : IGN/UK
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